On s’imagine parfois que lorsqu’on part en vacances, tout doit être jetable. Or, j’ai expérimenté 3 ou 4 trucs cet été qui m’ont démontré le contraire.
Selon notre type de séjour, nos provisions peuvent être minimalistes ou en plus gros format. De mon côté, ayant voyagé avec tout mon bagage sur mon vélo, je me devais de calculer le poids et le volume de chaque article jugé suffisamment important pour faire partie du périple.
Les contenants de shampoing, de savon pour le corps ou pour la vaisselle sont en petits formats. Un arrêt au Petit Dep de St-André-de-Kamouraska, me surprend agréablement: je peux refaire le plein de mes contenants, grâce à une section de produits en vrac. Cela m’évite de les remplacer, et le coût en est d’autant réduit. Il m’en a coûté entre 40 et 60 sous chacun plutôt que 3 ou 4 fois ce prix pour un produit complet tout neuf. Ainsi, en plus de faire quelques économies, on limite l’ajout de contenants de plastique en circulation.
Aussi, un dépanneur de Baie-des-Sables offrait des lingettes réutilisables dans la salle de toilette plutôt que le papier à main habituel. Encore là, ce sont des déchets en moins au bout du compte. Bravo pour cette autre initiative!
Je transporte à tout coup mon napperon-zip. Ainsi, j’ai à portée de main tout le nécessaire pour déguster une collation ou un repas en chemin ou à destination. Et je n’ai pas eu besoin de demander des ustensiles jetables lorsque je me procurai un (tellement) délicieux “fish’n chip” à Ste-Flavie du “food truck” adjacent à un magnifique parc bordant le fleuve. J’avais tout le nécessaire pour savourer le tout sur une surface propre, avec mes ustensiles cela va soi!
Les pochettes à glissière qui remplacent les “Ziplocs” font également un super boulot. Pour un petit reste à conserver, une collation à préparer, et même les articles humides nécessaires à faire la vaisselle, ces pochettes de différents formats sont vraiment utiles, et surtout, facilement lavables avec la vaisselle après le repas, prête pour de nombreuses autres utilisations!
Au moment de la douche, j’apprécie ma pochette multiusage/de lavage, qui, munie d’une ganse, me permet de la suspendre et ainsi préserver mes vêtements au sec. De même, mes articles de toilette sont rassemblés dans ma pochette ramasse-tout, en nylon robuste et de couleur vive (ici en rose fushia), qui ne craint pas l’humidité de la débarbouillette, et qui est lavable également.
Enfin, j’ai pris soin de prévoir 2 masques en tissu, que j’ai lavés en même temps que ma petite lessive au besoin. Pas question d’utiliser les masques jetables en papier!
Finalement, j’avais tout le nécessaire pour profiter de chaque instant, de chaque paysage, quelle que soit la condition ou les besoins du moment.
Alors vive les vacances! Si nous réussissons à minimiser l’impact lors de notre passage, nous permettrons que ces beautés continuent d’être découvertes et appréciées encore longtemps!
Marie-Josée
Créatrice passionnée ❤
Voici le récit de mon voyage de cyclotourisme de Québec jusqu’à Matane
J. 1 Laval à Lévis (vélo – métro – autobus – vélo)
Après 3 ans de boulot-boulot-boulot, je me permets une escapade en vélo-camping (non sans un soupçon d’appréhension / suis-je encore capable?

).
Je prétends que le pire est passé, puisque de compléter les multiples tâches en cours fut tout un défi, tout en préparant soigneusement mes bagages pour apprécier mon autonomie sur deux roues.
Dès que la clé fut mise à la porte, c’est l’aventure qui prit son envol.
Vélo jusqu’au métro Montmorency à toute allure, vite le métro jusqu’à Berri-Uquam, et hop! J’ai manqué le départ de 13h, le bus quittant le quai sous mon nez!

Next bus: 16h. On dit que ce n’est pas la vitesse qui tue, c’est l’arrêt brusque. Je confirme que 3 heures d’attente fut un arrêt plutôt brutal, mais évidemment non fatal

.
Et là, je suis dans un superbe
Autobus Orléan Express à me laisser conduire (ainsi que mon chargement, dans la soute).
1er dodo à Lévis, accès via le traversier (ça sent les vacances!

). Ensuite, à moi le Bas du fleuve!


À mon arrivée en bus à Québec, je me dirige vers le traversier, tout en profitant de l’ambiance du port de Québec (lire “je prends mon temps et je savoure le moment”).
À la vue du traversier de loin, je comprends que j’ai intérêt à accélérer la cadence pour embarquer, mais… il quitte le quai lorsque je suis tout près.
J’apprends que j’ai une heure à attendre le prochain départ

. Je m’installe alors dans un parking avec vue sur le fleuve, dans ma mini chaise (ce qui justifie dès cet instant qu’elle fasse partie de mes bagages

).
En débarquant du traversier à Lévis, quelle ne fut pas ma joie d’apercevoir ma sœur
Annie et son conjoint
Serge qui étaient en escapade dans la région. Quelle synchronicité!

On a fait les quelques kilomètres ensembles à vélo pour se rendre à leur espace dodo, au coeur d’un beau grand parc urbain à Lévis, non loin du fleuve.
Moments privilégiés et inoubliables, et surtout un début de voyage où je me sens bien accompagnée, et aux petits soins: Serge a pris soin de gonfler mon pneu, installer quelques accessoires et même huiler ma chaîne, en plus d’un petit déjeuner copieux le lendemain matin!


On s’est quittés vers 9h00, à la poursuite de nos itinéraires.
Quel beau début de voyage!
Jour 2 : Lévis à Montmagny 65 km
Journée splendide, température parfaite!
Le parcours est vallonneux, avec des panoramas à couper le souffle :
Fleuve, Île d’Orléans et même les Chutes Montmorency en arrière-plan!

Chaque montée me demande un effort concentré, alors que je file gaiement dans les descentes, le bagage faisant le poids!

Quelques détours tracés par la Route verte quittent momentané la 132, ce qui me permet de découvrir de charmants villages et bâtiments, dont cette magnifique église de Cap St-Ignace.
Arrêts fréquents afin donner une pause aux:
• Muscles

• Cœur

• Popotin (surtout! Hi hi!)
• … Et de m’hydrater

Kiosque fraises et bleuets en bordure de route? Ouiiiiiiiiiii! Ça “fitte” justement dans le plat, ce qui prolongera leur conservation!
Un peu plus tôt, rencontré Michel, un cycliste sans bagage qui me dépassait dans les montées et que je clenchais en descente durant quelques km, me suggère comme 2e option le camping Cap aux Oies (sa 1re option étant ‘’derrière l’aréna, y aura personne’’ ne m’ayant pas séduite, car justement, y aura personne!

).
Aussitôt arrivée au camping, une femme (Louise) vient à ma rencontre, elle est toute heureuse de rencontrer une autre cyclotouriste féminine. Je suis invitée à souper à son site avec beaucoup d’enthousiasme…

c’est carrément non négociable

. Mais d’abord :
1. Monter ma tente
2. Douche et baignade à la piscine

Après le repas, je me retire dans mes quartiers pour admirer le coucher du soleil, bien calée dans ma p’tite chaise bleue munie de mon appareil (cellulaire).
Enfin dodo. Je suis capoute, les 2 dernières journées m’ont assommée.
Jour 3 : Montmagny à St-Roch-des-Aulnaies (54 km)
Une autre belle journée à température parfaite! Visage pâle que j’étais commence à rôtir sur les bras-mains-mollets-cuisses (non disponible chez St-Hubert
).
Avant de quitter le camping, je profite d’une balançoire sur rails sans occupants (


) et orientée de façon à admirer le fleuve, pour déguster pamplemousse, bleuets et fraises. Miam!
Tout à coup, je repère au loin un grand cyclotouriste tous bagages en monture qui s’approche vers moi, sens inverse de la sortie. Je pense qu’il veut me saluer, je reste aux aguets.
Puis il fait demi-tour à ma hauteur, sans même un “eye-contact” et s’éloigne, puis s’arrête. Il rebalance un peu ses effets et reviens dans ma direction. Je ne me ferai pas prendre 2 fois hi hi, je l’ignore presque… Et on s’est dit “Bonjour”… et on a jasé.

15 minutes plus tard (ou 30?

), il repart cette fois pour de bon afin de poursuivre sa route et atteindre son objectif de 100km/jour jusqu’à Gaspé.
Eric LeBlanc pédale pour une cause autochtone qui le touche de près : sa mère avait été retirée de sa famille toute jeune pour être assimilée au sein d’une famille d’accueil et ainsi perdre sa langue et sa culture. Eric veut transformer sa rage en projet de sensibilisation. Chapeau Eric!
À mon tour de prendre la route. Arrêtée dans une halte, je tente de comprendre ce que fait cet homme immobile, tête penchée, dos à moi.
À mon grand étonnement, il pilote un drône! Philippe effectue un relevé des berges du secteur pour repérer l’évolution des espèces envahissantes pour le compte du ministère de l’environnement.
Avec gentillesse, il m’explique un peu le fonctionnement, je suis fascinée! Pour votre info, voici les options :
Cinématographique : 75 000$
Le sien: 2 500$
Celui que je devrais acheter : 600$

Je fais ensuite mon pèlerinage à l’église de Cap St-Ignace. “Nos” églises sont magnifiques tout le long du chemin. Ça vaut leS détourS!
Mon objectif du jour : me rendre chez les parents de
Guylaine, les Charrois, à St-Roch-des-Aulnaies. Petit (ou plutôt GRAND) écart de la 132 avec montées du type S.O.S. Ma motivation vaut alors son pesant d’or pour y arriver.

Je suis accueillie par Guylaine et ses enfants et je fais connaissance avec ses charmants parents. J’ai droit à une visite des installations de la ferme avicole, dont le poulailler (tout un poulailler, croyez-moi!).
Plutôt que me laisser dormir dehors, on m’offre une chambre total confo ET le service de buanderie hi hi! (Merci beaucoup Mme Charrois!


).
Comme si je n’avais pas pris un délicieux repas depuis longtemps (et c’était peut être le cas

), je SAVOURE chaque bouchée de ce délicieux repas en famille (trop occupée à savourer, j’ai oublié de prendre une photo

). Ce fut si agréable! Vite au dodo pour une bonne nuit de repos Zzzz…
Jour 4 : St-Roch-des-Aulnaies à Rivière Ouelle (30 km)
La famille Charrois qui m’a accueillie pour la nuit précédente, propose un déjeuner au resto “La Roche à Veillon” à St-Jean-Port-Joli. Une grosse averse de coordonne parfaitement pendant le repas, puis dégage juste à temps.
Le temps d’un aurevoir à mes charmants hôtes, je file brièvement sur la route 132 puis m’arrête à la Seigneurie des Aulnaies, lieu recommandé par
Guylaine .
On y apprend le fonctionnement des seigneuries et on produit de la farine sous nos yeux.
Malgré la bonne nuit de sommeil dans un lit ultra douillet, j’aurais aimé profiter d’un p’tit banc plutôt que rester au garde-à-vous durant toute la visite. Je l’avoue, j’ai les jambes en compote. Ça promet!
Tout en me libérant de la visite guidée (il y avait aussi le magnifique manoir victorien à découvrir), j’ai adouci ma “souffrance” (

) en m’approvisionnant en méga chocolatines cuisinées sur place avec la farine du moulin (j’en ai acheté 3 moins (1 dévorée sur place) = 2 en réserve pour les “Rainy days”

).
Avec un brin de culpabilité (non pas à cause des méga chocolatines, mais parce que j’ai passé 2 heures sans progresser sur la route), je repars affronter le vent qui prend de la vigueur.
Cette portion est en gravier grossier et demande une attention particulière à la conduite pour ne pas chuter. C’est également potentiellement magnifique, longeant le fleuve tout près, MAIS LE VENT gâche la sauce un tantinet, d’où la vidéo du moment.
Pour accéder à mon objectif pour la nuit, je dois ajouter un bon 4 km de “détour” de ma route. Et la cerise sur le sundae (non pas de sundae

)? Le camping pour cyclistes à l’entrée du camping est “full”, on m’attribue un espace au Belvédère (tout est dit

).
J’ai poussé sur mes pédales avec l’énergie du désespoir et ce qu’il me restait dans les muscles pour réussir à monter 2 côtes abruptes à faire peur sous le regard amusé/surpris/compatissant des spectateurs-campeurs.
Monte la tente-soupe-douche-dodo-capoute!

J.5 Rivière Ouelle à St-André de Kamouraska, Camping de la Batture (40 km)
Je me suis réveillée en même temps que mon beau jeune voisin Max qui passe ses nuits de camping dans sa voiture. Installation et désinstallation éclair, il ne suffit que de tourner la clef dans un sens ou l’autre.

Super gentil le beau Max: j’ai partagé une chocolatine avec lui, c’est tout dire!

Premier arrêt à St-Denis-de-la-Bouteillerie. Je me demande d’où vient ce curieux nom? Il y a une autre belle église dans ce petit village agricole.
Mon coup de coeur fut Kamouraska. On dirait que tout le monde s’est donné RV dans ce charmant univers: les touristes déambulent sur les 2 côtés de la rue, s’arrêtant dans les différents commerces tels bijouterie, boulangerie et… chocolaterie!

Il y a même une exposition d’oeuvres d’art sur le terrain de la magnifique église. J’ai résisté, ça ne rentrait pas dans mes bagages.

Un bon vent de dos facilite la progression à travers les magnifiques paysages… jusqu’au Camping La Batture.
Afin d’assister au spectacle de ce soir, je descends vers la grève équipée de ma petite chaise bleue et je savoure les couleurs flamboyantes du coucher du soleil.
J.6 Saint-André de Kamouraska à Rivière-du-Loup (35 km)
Aussitôt partie, aussitôt arrêtée. Le Petit Dep m’interpelle, je veux voir ce qui s’y trouve.

Belle surprise, un étalage de bidons de différents produits tels savon à vaisselle, lessive, shampoing, etc permettent l’achat en vrac. À ma grande satisfaction, j’en profite pour refaire le plein de mes mini-contenants.

À la sortie du Petit Dep, je rencontre Sonia qui s’est trouvé un emploi d’été à Rivière-du-Loup. Elle qui adorait son boulot au Cirque du Soleil doute de retrouver une telle passion au travail.
Elle me suggère une visite au Petit Phare, ça devient mon prochain objectif (et ça valait le coup!).
Je suis rendue à Notre-Dame-Portage. Oh que j’aime ce hameau en bordure du fleuve à l’écart de la 132!
L’auberge du Portage:
Chic
Classe
Gastronomie
Centre de santé
Terrasse en bordure du fleuve
Tout pour plaire

J’ai justement le goût d’un bon potage! Ça adonne tu bien!
J’entre à l’intérieur, non sans avoir revêtu ma jupe de bal noire, courte et souple (Costco: 9,99$

).
On me reçoit comme si j’avais enfilé ma belle robe bleue Frank Lyman, tout en m’indiquant que la salle à manger ouvrira à compter de midi, soit dans 15 minutes.
Je m’empresse alors de réserver (je suis sérieuse dans ma démarche, et surtout très motivée à déguster un savoureux potage!

).
Nul besoin de me rappeler l’heure: je me pointe pile-poil à midi et hop, je choisis la salle moins populaire (mais plus “classe”!) et une table avec vue imprenable sur les flots.
Potage #1, suivi du potage #2 (je me devais de goûter aux 2 options

), puis un p’tit dessert (je le mérite bien que j’me suis dit!

). Miam tout le long

.
Prochaine escale : natation à la piscine d’eau salée chauffée du village. Comme je crains des restrictions d’affluence dû à vous savez quoi (ça commence par C et ça finit par 19), j’appelle avant de m’y rendre, même si je préconise habituellement la spontanéité. Mais là, l’enjeu est trop important

.
Il est 13h09. Le bain actuel se terminant à 13h40 alors que les prochains sont complets jusqu’à 16h (



), c’est alors que je passai de la vitesse “bienséance” à la vitesse “urgence”. Ça y allait par là!
Envoueille dans la piscine! Quelques longueurs tête hors de l’eau (dans ma hâte, j’ai oublié de me louer un casque de bain

) et un saut sur le tremplin en promettant aux life-guard que mes cheveux resteraient secs (après tout, j’ai moi-même déjà été life-guard!

).
Finalement les “life-guard” m’ont dit “fail” au moment où je suis revenue à la surface m’enquérant de mon score. Bon ce qui est fait est fait, mais je sentais qu’on allait me “checker” et que le tremplin me serait dorénavant défendu. (



).
J’en ai profité jusqu’à la dernière seconde, et supplié les life-guard de me donner le temps de faire une belle photo (ce qui fut un 2e “fail” de la journée/ voir la photo piscine

).
Ah! Rivière-du-Loup! Si le Petit Dep m’a excitée, imaginons un Dollorama + PJC + IGA! Du grand magasinage (l’histoire des petits bas en témoigne). Woohoo!
Pour ajouter un peu de piquant, je demande à un bipède au hasard sur le trottoir sa suggestion de visite-à-ne-pas-manquer dans sa ville : le Parc des chutes.
Merci Francis, c’est en effet un superbe parc à découvrir!

Je rentre au bercail au Camping municipal de la Pointe à Rivière-du-Loup, puisque Louise, la cyclotouriste rencontrée il y a quelques jours, m’avait invitée sur son site réservé le matin (elle est prévoyante hein?).
Un spectacle est annoncé en soirée sur le bord du fleuve: je m’y rends à grand effort de marche; le temps se gâte et après un délai d’attente et de réorganisation des musiciens et instruments, j’apprécie 2 tounes puis remonte la longue pente pour aller enfin dormir. Zzzzz…
J.7 Rivière-du-Loup à Trois-Pistoles (38 km)
N’ayant pas l’ambition de me rendre jusqu’à Rimouski comme Louise, ma coloc du moment, je flâne un peu avant de reprendre la route. En fait, je ressens un fond de fatigue qui, plutôt que s’atténuer, persiste et s’impose.
À un rythme de tortue, je m’arrête fréquemment, tantôt pour ajouter une pelure, tantôt pour la retirer : la température oscille entre fraîcheur et chaleur (ou c’est peut-être moi qui a le thermostat plus capricieux).
À Cacouna, je repère l’église. Majestueuse et magnifique, elle est accompagnée du presbytère qui lui, est d’une construction très Nouvelle France (à mes yeux en tous cas).
Désirant me rapprocher du fleuve et découvrir ce parc d’observation de la faune ailée (Parc côtier Kiskotuk), je dévale une pente en gravelle de type planche à laver.
Trop tard, freiner devient périlleux, tout comme poursuivre la descente qui crée des méga vibrations. Je dois rebrousser chemin et péniblement pousser ma monture pour remonter jusqu’à la route 132, que j’apprécie encore plus tout à coup!
Heureusement, aucun bris n’est survenu; je constate une fois de plus la solidité et la fiabilité de mon équipement, et j’en suis très reconnaissante.
En passant à l’Isle Verte (qui n’est pas sur une île), je m’arrête au kiosque d’informations touristiques pour tenter de coordonner une nuitée sur l’île. Peine perdue, les marées hautes permettant le passage du bateau sont en fin de soirée.
N’ayant ni le goût ni l’énergie de rouler à la noirceur en débarquant sur l’île, je pique-nique tout près d’un petit cours d’eau/joli parc, et je cherche quel pourrait être mon prochain arrêt pour la nuit.
Camping et cabines Flots Bleus de Trois-Pistoles semble une bonne option… sauf que le camping est complet. Comme la vie fait bien les choses, le proprio me propose de camper sur la plage OU en cabine.
Tout à coup, une bonne nuit de sommeil devient ma priorité, et la cabine me semble la meilleure option. Très rustique et très propre, j’apprécie ce confort tel un 5 étoiles.
Bonne nuit reposante à venir!

J.8 Trois-Pistoles à Parc du Bic (62 km)
Une bonne nuit de sommeil dans ma cabine “5

” m’a fait le plus grand bien. Je me sens prête à affronter cette journée!
Prête à partir, Marc, un cyclotouriste dans l’âme (actuellement en VR avec “sa p’tite femme Ginette”) qui était venu me jaser à quelques reprises la veille, me propose de gonfler mes pneus. “Avec plaisir!” que je lui répondis!
Pour quitter le site et rejoindre la 132, je dois affronter la 1re côte de la journée. Je sais que la section à venir (le Bic-Rimouski) comporte plus de montées. Alors à l’attaque!
En chemin, arrêt motivé à la Fromagerie des Basques. J’y découvre bien plus que du fromage!

En traversant Trois-Pistoles, je suis ébahie par la somptueuse église qui m’apparaît. J’aurais aimé pouvoir la visiter à l’intérieur, mais elle n’est pas accessible, comme la plupart des autres églises croisées le long du chemin.

St-Simon me cause une bonne frousse. L’accotement quasi-inexistant étant constitué d’une lame en métal pour que l’eau s’écoule, impossible de me tasser davantage. C’est alors qu’un gros VR me frôle plutôt que de patienter quelques secondes. Au risque de me répéter, “une bonne frousse!”
C’est alors qu’on m’interpelle d’un balcon: “Marie-Josée”! -“Quoi? SYLVIE???” Ben oui,
Sylvie Dudemaine , ex-collègue en vacances dans le coin m’avait repérée sur la route puis attendue au passage. Super belle surprise!

Il fait beau et chaud. Je choisis de m’arrêter pour luncher dans un beau parc, au Camping municipal de St-Fabien. La préposée me suggère de prendre la prochaine gauche pour accéder au Parc du Bic plus rapidement et me sauver une section sur la 132. La piste cyclable du parc est à ne pas manquer!
Motivée et confiante, je me dirige vers St-Fabien-sur-Mer. Juste avant ce qui sera une descente vertigineuse, je rencontre Hubert et sa conjointe, 2 cyclotouristes sur la route depuis la mi-juin. Ils viennent de monter LA côte…
Je m’y mets, en avant toute! Et cette descente ne finit plus: j’ai le temps de me répéter que je vais certainement payer pour par la suite! (tout en gardant mes sens et muscles aux aguets pour maintenir le contrôle de mon bolide et freiner juste assez et surtout pas trop pour éviter tout dérapage… 66 km/hre enregistré sur l’odomètre

).
Une fois tout en bas, je m’engage sur la piste du Parc. Assez rapidement, je commence à repayer la descente de tantôt, et en prime les quelques cyclistes allèges que je croise me souhaitent bonne chance ou bon courage…
Faut dire que le ciel s’est assombri, le vent s’est levé, et la pluie augmente en intensité. Tout pour me souhaiter la bienvenue!

Ne sachant pas trop à quoi m’attendre pour la suite, je tiens bon et progresse lentement… mais sûrement.
Après un détour (on m’avait indiqué le mauvais chemin), j’arrive enfin au camping pour cyclistes, loin de “tout”, sans avoir fait le plein d’eau. Selon toute vraisemblance, je serai seule dans ce grand espace. Je décide donc de monter ma tente juste à côté de la porte du refuge bienveillant.

Un dernier effort et une pente abrupte à monter puis descendre (que je devrai remonter puis redescendre

) pour m’approvisionner en eau au pavillon d’accueil près de la 132 et retourner à mon havre de paix solitaire. Ouf!

Souper-ciel étoilé magnifique-dodo (encore capoute-poute-poute!).
J.9 Parc du Bic à Parc du Bic (15 km de vélo + 6 km de marche)
Le terrain de camping pour cyclistes, dégagé et bordé par la piste cyclable « Le Portage » n’étant pas fréquenté dès la tombée de la nuit, seul le vent me tient compagnie dans ce lieu un peu loin du reste de la civilisation.
En fait, pour rejoindre un point d’eau potable, une douche ou simplement un autre bipède, il me faudrait braver le parcours accidenté jusqu’au pavillon d’accueil « Rivière Sud-ouest » : j’évalue rapidement que « j’ai tout ce qu’il me faut »

.
Surprenamment, j’ai dormi sur mes deux oreilles (une de mes meilleures nuits!), seule au sein de mon nouveau domaine. Il faut dire que ma tente était à 2 pas de la porte du charmant refuge, et on m’avait assurée qu’il n’y avait pas d’ours dans le coin. Ça aide au confort psychologique nocturne hi hi!
Je décide alors d’y rester une nuit additionnelle. Pas de tente à démonter, juste à profiter de « mon domaine » et découvrir ce magnifique parc national.
Pour l’occasion,
Claude Michaud, un ami Rimouskois (qui passa du statut d’Ami-virtuel-rencontré-via-un-site-de-rencontre-il-y-a-3-ans à Ami-réel ce jour-là), me rejoint pour passer l’après-midi et me guider jusqu’à un point d’intérêt : l’ « Anse à Mouille-Cul ».
Bon. C’est un peu cru comme appellation, mêêê… je suis motivée à marcher jusque-là puisque Claude, garde-chasse de profession ayant travaillé au sein de ce parc, l’a choisi comme destination.
Cette baie, à l’abri des regards indiscrets, était un lieu relié aux contrebandiers qui devaient débarquer du bateau avant qu’il n’atteigne le rivage. On fait vite le lien avec le nom du lieu hi hi! En fin d’après-midi, Claude retourne chez lui : on est bien contents de s’être enfin rencontrés.
À l’heure du souper, un visiteur inattendu se pointe : un HOMME ! Avec tout son butin, je comprends vite qu’il vient s’installer sur « mon » domaine. Je l’ai accueilli comme il se doit, et me suis ensuite concentrée sur ma tâche : souper au soleil descendant, non sans jeter quelques coups d’œil furtifs

.
Une fois son hôtel installé, mon visiteur me dit à plus tard ou à demain matin (au cas où je serais déjà dans les bras de Morphée à son retour). Il semblait tenir à une douche, ce qui, en soit, fut le projet de sa soirée.
Pendant ce temps, je me suis installée dans la cabane pour raconter ma journée 6 (la fois où je n’avais pas de bonnet de bain!), et je pleure de rire et m’esclaffe comme si je faisais un gros party avec des amis. Concentrée dans mon univers hilare, je ne l’entends même pas « entrer à la maison ».
C’est l’heure du dodo. Allez hop, ne te trompe pas de porte! Hahahahaha!
J.10 Parc du Bic à Ste-Luce-sur-mer (44 km de vélo)
Ayant un « invité » sur mon « Domaine », je n’ai pas si bien dormi que la veille, où j’étais la seule maîtresse des lieux. Je me réveille donc suffisamment tôt pour observer 2 orignaux qui folâtrent au fond du terrain adjacent, tout en préparant un savoureux bol de fruits (pamplemousse/bleuets).
« Prince Martin », mon voisin du moment, s’extirpe de son hôtel beaucoup plus tard : il a manqué le spectacle des 2 mastodontes. Je peux au moins lui offrir un quartier de pamplemousse en guise de compensation, ce qu’il accepte.
Avant de (le) quitter, je mentionne que j’aimerais avoir une photo avec lui, ce qu’il refusa net. Pas de Facebook, rien pantoute! Bon… alors bonne journée et à la revoyure « Prince Martin »!
On s’est ensuite croisé sur le chemin, une ou 2 pauses sympathiques, sans plus. Rencontre éphémère que voilà.
À l’approche de Rimouski, je suis séduite par un parc cyclable magnifique, les « Sentiers du littoral ». À cela s’ajoute un quai, aménagé pour s’y prélasser avec ses structures de chaises longues géantes, ainsi qu’un pont tout aussi attrayant avec son corridor en retrait pour piétons et cyclistes.


Je fais un arrêt au Jean Coutu pour espionner l’étalage de mes produits. À ma suggestion, Jérôme, assistant-gérant, prend le temps de replacer « mes » pochettes sous « mes » napperons : après tout, ces deux là sont de la même famille Écolozone (fait par Au fil Des Saisons bien entendu!

).
Pointe-au-Père, avec son majestueux phare, a ajouté une attraction de taille : le sous-marin Onondaga. Arrivée sur place à 16h30, je fais la file en priant de passer au guichet avant 17h, heure de fermeture (du guichet). Une fois mon billet en main, je pourrai faire la visite jusqu’à 18h. Fiou!

Et quelle chance de visiter un tel « monument »! Je peux affirmer qu’après avoir vécu dans un tel univers, le confinement des derniers mois a dû être du gâteau pour ces membres d’équipage hi hi!
Ma journée de pédalage s’achève. J’approche de Ste-Luce-sur-mer, prochaine destination. Arrêt obligé au « Marché Ste-Luce », je me procure des œufs pour demain matin. Comme seules des douzaines sont placées à la disposition des clients, je fais la demande pour m’en procurer une demi-douzaine, idéalement 4 (pour mes 2 prochains déjeuners). Faveur accordée après un tantinet d’hésitation : je me réjouis de cette acquisition!

En sortant de là, je fais la rencontre de Sylvana. Femme dynamique et souriante, elle me questionne et me couvre d’éloges (hi hi!) pour mon périple en solo sur 2 roues. On devient vite amies, Facebook étant un grand facilitateur! Quelle belle rencontre ce fut!

Ste-Luce-sur-mer m’accueille dans toute sa splendeur : église, maisons colorées, promenade bordant le fleuve, paniers fleuris, resto et boutiques… Wow! Une belle ambiance s’en dégage à cette heure tardive.
Le terrain de camping de la place est déjà plein comme un œuf. Le proprio, Patrice, a toutefois un petit coin à m’offrir : entre le précipice et la voie d’accès aux terrains en arrière-plan, je dispose d’une bande faite sur le long d’environ 5 pieds dans sa largeur maximum. C’est suffisant pour installer ma tente et anticiper une nuitée de repos!

J.11 Ste-Luce-sur-mer à Ste-Flavie en Gaspésie! (29 km de vélo)
Après avoir rangé le contenu de mon espace dodo (sac de couchage, matelas isolant et sacs de vêtements), je débute ma journée en décrochant mon butin alimentaire, car je prends toujours soin de le suspendre à quelques pieds au-dessus du sol pour la nuit. Je m’assure ainsi de préserver mes gâteries des petits curieux à 4 pattes qui auraient reniflé quelque délice.
Je flâne dans Ste-Luce-sur-Mer avant de poursuivre ma route, et je prends le temps de visiter l’église, qui, oh surprise! est accessible. Encore mieux, Michelle, une bénévole, m’accueille et me transmet quelques informations pertinentes.
Dans cette église somptueuse (au risque de me répéter : c’est incroyable, il y en a tout le long du parcours!), j’admire les vitraux, dont celui qui trône au-dessus du jubé : il serait inspiré de celui de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, rien de moins!
Un cimetière prend place tout contre le fleuve : voilà un dernier repos digne de ce nom! Un panneau y relate l’histoire du naufrage de l’Empress of Ireland qui a sombré au large de Ste-Luce-sur-Mer en 14 minutes le 28 mai 1914, faisant 1012 victimes sur 1477 personnes à bord (un musée à Pointe-au-Père que je compte visiter assurément lors d’un prochain séjour, nous en dévoilera davantage).
Un petit cornet de crème glacée (le seul de mon périple d’ailleurs), puis je laisse un message à la Maison Hélios, centre de massothérapie de Ste-Flavie : un massage me ferait le plus grand bien! Je vais d’ailleurs les rappeler à quelques reprises durant ma progression du jour, pour augmenter mes chances d’obtenir un rendez-vous plus tard dans la journée.
Je file donc vers Ste-Flavie, vent de dos, et c’est là que je réalise que j’entre dans la région de la Gaspésie! Je repère une maison à l’architecture vraiment particulière : plutôt menue à sa base, une tour de 3 étages y est greffée, surmontée de ce qui semble être un toit d’observation. Cette tour est d’ailleurs stabilisée par 4 câbles aux 4 coins. Les vents de tempête doivent créer tout un effet sur cette construction inusitée!
À quelques kilomètres de Ste-Flavie, je repère une jolie halte, moment parfait pour casser la croûte. Au moment où je viens de m’installer, je reçois un appel… de la Maison Hélios. Il est 13h20, et ils ont une place pour moi à… 13h30! « Ciel d’Afrique et patte de gazelle », je le prends sans hésiter. Je ramasse tous mes effets en moins de deux, et je file vers la zénitude et le pétrissage de mes quadriceps!
Toute essoufflée à mon arrivée de ces 4 kilomètres de sprint (zéro zen que je suis), on m’informe que seules 30 minutes me sont offertes, ce que je n’avais pas compris dans ma hâte de dire « Oui! Je le veux! ». Réflexion éclair, je refais le vœux que « je le veux ».
– « Ahhhh… merci ! » me soufflent à l’oreille ces muscles qui m’ont transportée depuis tous ces kilomètres!
Je suis maintenant au cœur de Ste-Flavie, qui semble assez animée et grouillante de touristes enjoués. Il est un peu tôt pour le souper, mais comme j’étais due pour me sustenter il y a 2 heures, je flaire la bonne affaire : un « food truck » m’inspire confiance, je m’approche.
Étant dans une région où le poisson et les fruits de mer sont une valeur sûre (et moi qui n’aime pas trop le poisson ni surtout les fruits de mer), je vise un « fish’n chip » local. Bruno et André m’accueillent avec bienveillance. À ma question : « À quoi dois-je m’attendre si je commande un « fish’n chip »? Ils me répondent en cœur : « À beaucoup d’amour! » (ce à quoi je ne peux résister

).
À part les potages de l’Auberge du Portage, voilà mon premier et seul repas commandé. Mais quel repas, quel délice, que je déguste dans le parc adjacent, sur le bord du fleuve. Tout est vraiment parfait on dirait!
Je vais installer ma tente pour la nuit au camping tout près, puis je me rends au quai pour apprécier le spectacle du soleil couchant…
J.12 Ste-Flavie à Métis-sur-Mer (20 km de vélo)
Le ciel est nuageux ce matin et la pluie est imminente. Voilà une occasion d’installer ma toile abri : en moins de 2, je suis en-dessous, bien confortable pour préparer mon petit déjeuner : 2 œufs + chocolat chaud + fruits. Je m’organise pour démonter ma tente sous l’abri afin d’éviter qu’elle ne soit trop trempée dans mon bagage.
Mon objectif du jour : visite des Jardins de Métis, puis je me rendrai jusqu’où j’en aurai envie, selon l’heure de la journée et l’énergie du moment.
En chemin, je repère le Centre d’Art Marcel Gagnon, qui respire la notoriété en plus d’un soupçon d’excentricité. De curieux personnages, tantôt en bois, tantôt en béton, se tiennent debout à l’extérieur et descendent jusqu’au rivage.
À l’intérieur, une visite des œuvres des membres de cette famille m’enchante. Achat d’un premier souvenir : un jeu de cartes illustrant une peinture de Guillaume Gagnon, fils peintre lui aussi, qui a pris la relève de l’entreprise.
En poursuivant ma route, quelle ne fut pas ma surprise d’apercevoir une 2e habitation ayant une tour emboitée dans la maison. Celle-ci a 4 étages plutôt que 3, et est maintenue elle aussi à l’aide de 4 câbles surplombée d’une terrasse. Ma question : Qui a copié qui?
Visite des
Jardins de Métis / Reford Gardens où j’en apprends davantage sur Elsie Reford, la femme à l’origine de ces magnifiques jardins. Cette dame de la grande bourgeoisie montréalaise a d’ailleurs été bien plus qu’une conceptrice de jardins : son implication dans la politique et les débats publics pour faire changer les choses l’ont emmenée à rencontrer de nombreuses personnalités de l’époque.
Ayant passé une bonne partie de l’après-midi aux Jardins, je m’arrête au
Camping Annie, situé à une dizaine de kilomètres plus loin, à Métis-sur-Mer. Gros camping, beaucoup d’action. La piscine semble déjà fermée, le temps étant plutôt frais. Néanmoins, c’est probablement le terrain le plus « privé » depuis le début, car on m’attribuait habituellement un espace ouvert et sans service.
J’ai le temps de prendre une marche et de m’asseoir sur un autre site (non occupé), pourvu d’électricité celui-là, pour écrire une portion de récit dans ma petite chaise bleue tout en rechargeant mon cellulaire. Ça paraît que le soleil n’était pas très présent aujourd’hui : mon panneau solaire n’a pas pu jouer son rôle comme les autres jours.
Et ça sent déjà la fin : demain, 45 kilomètres à pédaler pour me rendre au traversier, voguer Matane-Baie Comeau-Matane, puis le surlendemain, retour vers la maison… Pas snif encore, mais ça s’en vient…

J.12 Métis-sur-Mer à Matane/Baie-Comeau/Matane (55 km de vélo et 135 km en traversier)
Nuit froide, il a fait 10 degrés. Je me promets d’ajouter une doublure à mon sac de couchage pour le prochain voyage (ou un homme chaleureux? Hi hi!). Il semble que ça ajoute un 5 degrés de confort (la doublure… ou l’homme? L’histoire ne le dit pas…). Pas de risque à prendre, j’achèterai!
Sachant que j’ai 45 kilomètres à parcourir pour me rendre au départ du traversier à Matane, je ne tarde pas à prendre la route. C’est une magnifique journée qui s’annonce!
Rapidement, je rencontre des montées inattendues qui ralentissent ma progression, ainsi qu’un vent qui semble me défier. Il faut dire que je longe assidûment le fleuve qui prend de plus en plus le large. Ah ce qu’il est beau le fleuve! Ah ce qu’il me freine ce vent!
Je remarque que les grappes d’éoliennes observées de la route me tournent le dos : j’en conclus que le vent dominant est d’est en ouest à cette hauteur (j’ai appris par la suite que les éoliennes se positionnaient elles-mêmes pour faire face au vent; génial, non?). Il reste que le vent, je l’avais en pleine face, le tout confirmé par les éoliennes hi hi!
À maintes reprises, je fais une mini pause pour évaluer ma progression versus le temps qu’il me reste pour arriver à destination : ne pas descendre sous les 15 km/hre devient mon mantra. Et c’est tout un défi à maintenir; j’insiste carrément auprès de mes principaux groupes musculaires afin qu’ils performent au maximum, tout en puisant la beauté du bleu marin du fleuve.
Une fois arrivée à la gare fluviale, il est 14h18. Je suis archi-soulagée de constater que quelques voitures sont encore en file pour l’embarquement. On m’indique d’attendre sur le côté, je serai la dernière à accéder au bateau.
Le temps est splendide, bien que venteux (comment pourrait-il en être autrement?). Cette méga-pause me plaît en tous points. Je me balade d’un bout à l’autre du bateau pour profiter au maximum de ma traversée. Arrivée du côté de Baie Comeau, bien que j’aie le choix de laisser mon vélo sur le traversier et de sortir par la passerelle piétonnière, je préfère pédaler un p’tit brin sur ce territoire inexploré pour moi. Avec surprise, me voilà dans la région touristique de Manicouagan, alors que je pensais accoster dans celle de la « Côte Nord ».
Je découvre alors une piste cyclable au nom évocateur : « La véloroute des baleines ». N’est-ce pas séduisant? Je ne peux résister de m’y aventurer le temps de quelques coups de pédale pour profiter d’un nouveau point de vue sur cette région on ne peut plus magnifique! Afin de m’assurer de ne pas manquer le bateau (ce serait plutôt bête bien que source d’exploration et d’aventure additionnelles), je fais demi-tour et reviens au quai à temps pour l’embarquement (quelle sagesse!).
Le spectacle du coucher du soleil étant inclus avec le billet de retour, mon retour à Matane se fait dans la pénombre. J’aurai un peu plus de 4 kilomètres à pédaler sur une route quasi-déserte bordant le fleuve (et non éclairée cela va sans dire) pour me rendre au camping le plus proche. J’installe ma lampe frontale sur le devant de mon sac guidon pour mieux voir la chaussée, ce qui me suffit à éviter tout obstacle; tout est calme par ici.
J’installe mon refuge pour la nuit en créant des nuages de fumée. Pas chaud pas chaud! S’il a fait 10 degrés la nuit précédente, je crois que ce sera encore plus froid la nuit à venir. Brrrr… (une chance que je me suis endurcie depuis mon départ!).
Ah ce qu’il fait bon s’installer dans mon petit refuge, bien emmitouflée avec tout ce qui est à ma portée! Je savoure en pensée cette merveilleuse journée qui fut à la fois exigeante et exaltante!
J.13 Matane à Rimouski/Laval (13 km de vélo et 700 km en auto)
Dernier matin à l’air salin. Le
Camping Parc Sirois La Baleine , découvert hier soir à la sortie du traversier et après avoir roulé quelques kilomètres sur la route déserte et non éclairée, est on ne peu plus calme, bien que bien garni en gros véhicules récréatifs de toutes sortes.
Je prends tout mon temps; il ne me reste que quelques kilomètres à parcourir avant d’atteindre le « Terminus » au sens propre et figuré de mon aventure. C’est de là que je prendrai le bus Orléans-Express qui me transportera en toute quiétude et confort jusqu’à la gare d’autobus de Montréal. Arrivée prévue : 22h45, puis Métro Berri-Uqam jusqu’à Laval et hop! Un p’tit dodo chez mes parents qui habitent non loin de la station Montmorency pour terminer en beauté.
Sur le chemin, je fais la rencontre de Marc, un jeune retraité qui sillonne les rues de Matane dans tous les sens. Il devient mon guide du moment, et me fait découvrir une magnifique plage, située tout près de l’usine de transformation des fameuses crevettes de Matane. J’en apprends davantage sur différents éléments surprenants : le seul bateau-rail d’Amérique du Nord existerait à Matane, pour le transport de marchandises de la Côte-Nord jusqu’ici. D’ailleurs, la voie ferrée s’arrête à cet endroit, et 2 wagons de train circulent justement à ce moment!
Je m’arrête à un petit phare, adjoint d’une boutique de souvenirs et d’un kiosque d’informations touristiques. Comme mon guide m’attend à l’extérieur, je ne me permets pas de flâner.
Il préfère rouler sur le trottoir et moi sur la chaussée. Il faut dire que l’accotement n’est guère large, et que les 2 voies de circulation sont assez populaires. Il y a du traffic à Matane!
Nos chemins se séparent, je suis en approche finale pour l’achat de mon billet d’autobus. Le départ étant prévu à 14h20, je me devais d’arriver 60 minutes d’avance. Or, fait surprenant, j’y suis dès midi, soit presqu’une heure d’avance sur l’heure d’avance!
Après nous être assuré qu’une boîte était disponible pour y engouffrer mon vélo, la préposée me suggère de repasser après 13h, car son patron va mieux pouvoir s’occuper de mon voyage de retour, surtout avec le vélo. Je suis confiante. Il faut dire que je vérifiais la disponibilité depuis quelques jours afin de m’assurer qu’une place m’y attendait, ce qui semblait être le cas.
Je profite donc de ce petit lousse pour visiter le Jean Coutu juste en face, ainsi que petite épicerie et du vrai flânage autour afin de m’approprier le nécessaire pour un retour « full » confort (l’aspect le plus important = bouffe hi hi!).
Maintenant prête à démonter mon vélo pour le transport, je vais à la rencontre du « patron » qui débute la transaction.
– Une boîte pour le vélo? Votre nom? Adresse? Bien. Quand désirez-vous partir?
– Ohhh! Euhhh… Mais… Il n’y a pas de place!
– Heinnnn??? (étape #1: ” déstabilisation”)
– Laissez-moi regarder… Demain… Non. Mercredi? Complet aussi… Hummm… Ça n’ira pas avant la fin de la semaine. La seule possibilité serait de partir de Rimouski, prochaine disponibilité : mercredi matin à 8h!
– Honnnn… Honnnn… (vite, étape #2: “recherche de solution” : appels à Claude de Rimouski et mon autre ami Claude, tous deux bienveillants et de bon conseil

).
Les options évoquées :
1. Obtenir un « lift » de Matane à Rimouski pour me rapprocher et augmenter les possibilités (Claude de Rimouski n’est malheureusement pas disponible en ce moment)
2. Utiliser le service de covoiturage Amigo (le vélo et les bagages posent problème, et les offres en pleuvent pas, surtout pas en ce jour ni à partir de Matane)
3. Envoyer mon vélo sur le bus du jour pour m’en libérer et faciliter les autres options (plus de 100$ si je ne voyage pas en même temps que ma « boîte », et trimballer 65 lbs de sacoches de vélo?)
4. Prendre le train (y en a pas de train…)
5. Louer une voiture (les 2 entreprises de Matane n’ont AUCUNE voiture à me louer avant la semaine suivante)
6. Demander à mon ami Claude de R. s’il connaît quelqu’un qui pourrait venir me chercher
7. Repérer les clients qui viennent faire le plein d’essence tout en ayant un porte-vélo et leur demander gentiment un « lift »
8. Retourner à vélo (S.O.S.)
Je n’ai finalement pas eu besoin de tester le #7, mon ami Claude de R. s’étant libéré pour faire la route et venir me chercher. Quel soulagement! Je ne me voyais pas retourner à vélo hahahaha!
Pendant ce temps, je m’empresse de louer une voiture à partir de Rimouski, quel qu’en soit le prix (fiou! j’accède au dernier véhicule disponible!). Après tout, les commandes à préparer incluant un soupçon de couture m’attendent à Laval, sans prolongation supplémentaire.
Un moment savoureux que celui passé avec mon sauveur
Claude de Rimouski et sa belle et charmante Sylvie. On a tant à se raconter, c’est sous le signe de la joie et du rire qu’on a progressé jusqu’à Rimouski, point de chute chez le locateur de voiture.
Le reste de l’histoire, c’est surtout les multiples arrêts dans les haltes routières. Je n’avais jamais remarqué à quel point leur espacement est stratégique. Rendue à la suivante, il était temps que je m’arrête, tantôt pour un passage aux toilettes, mais la plupart du temps pour carrément dormir profondément entre 20 et 60 minutes avant de repartir.
Arrivée à 02h15 du matin chez moi, je laisse tout dans le véhicule, je tourne la clé de la porte d’entrée, et hop! au lit en moins de deux! Je suis arrivée à bon port. Tout a bien été, je suis soulagée, comblée et surtout très fière du chemin parcouru des deux dernières semaines!
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Le “Zéro déchet” sur la route des vacances — Aucun commentaire
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